Un trésor peu connu de l’art romain, dans un de plus beaux musées de la Ville Eternelle.

Un mystère plane sur cet extraordinaire sarcophage. Pourquoi n‘a-t-il jamais été remis au destinataire ? Une œuvre si exceptionnelle, et couteuse, était forcement une commende, celle du général représenté au milieu, à cheval. Et pourtant, son visage n’a jamais été achevé ainsi que, sur le couvercle, celui de son épouse. Ce chef d’œuvre romain est donc resté, mystérieusement, inachevé.

C’est à la fin du deuxième siècle ap.J.C. que les cuves des sarcophages deviennent monumentales, le notre mesure 2mètres 39 sur 1 mètre 16. Ceci permet désormais de représenter un immense tableau avec une scène de bataille contre les barbares.

Au milieu le protagoniste à cheval, qui piétine un barbare implorant. La mêlée, peut être inspirée d’un tableau hellénistique, grouille de personnages, avec un effet de tumulte et confusion. Les barbares sont des figures contorsionnées, aux corps disloqués, aux visages grotesques. Les romains, parfaitement équipés, avec une grande précision dans la représentation des armes, les accablent. L’artiste sait exploiter toute l’épaisseur du marbre, en jouant sur quatre plans de profondeur. Avec une extrême virtuosité dans l’usage du trépan il produit un contraste dramatique d’ombre et de lumière.

Rome

Sue le cotés se  trouvent deux couples de barbares prisonniers. Ils sont réalisé sur une échelle différente, plus grande, ne faisant pas partie de la bataille mais étant plutôt des symboles de la captivité. Caracterisés, par les coiffures et les vêtements, comme appartenant à des ethnies différentes, la femme de droite exhibe un sein découvert, comme signe d’humiliation. La figure de la femme de gauche est un véritable chef d’œuvre, tant plastique, avec son magnifique drapé, que psychologique, dans le rendu du  pathos.  Le regard  presque incrédule adressé à son compagnon exprime toute sa détresse. Les romains admiraient la beauté et la dignité des femmes barbares, et c’est ainsi qu’ils les avaient déjà  représentées sur la Colonne Trajane.

Le couvercle, d’une qualité moindre, est organisé en frise, et représente la vie du général. Au milieu il est avec sa femme et le petit Ymene, le dieu du mariage. Ils se donnent la main droite, le geste qui scelle l’accomplissement du marriage, avec l’époux qui serre dans sa main le rouleau avec l’acte officiel de l’union. A droite, le même général reçoit l’hommage d’un chef barbare qui  s’agenouille pour lui baiser la main.

Même si ‘l’identité du commanditaire reste incertaine, les enseignes représentées sur la cuve laissent penser à Marcus Julius Pompiles, qui fut général de Marc Aurèle et qui combattit le Marcomannes, un peuple germanique. Le sarcophage, dit de Portonaccio, d’après le site où il a été retrouvé, est daté autour de 180 après J.C. et il ets conservé au Musée Massimo alle terme, à Rome.

Une dernière chose : les scènes de batailles sur les sarcophages, seront les sources iconographique pour la…représentation des damnés dans le Jugement Dernier. Un des innombrables exemples de la dérivation de l’iconographie chrétienne de la païenne.