Ce bronze hellénistique, conservé au Palazzo Massimo à Rome, réserve plusieurs surprises.
Le vieux athlète est épuisé, comme le prouvent les moustaches soulevées vers le haut par un souffle haletant.
Des incrustations en cuivre rendent des blessures sanglantes sur son visage. Un vue rapprochée montrerait comment, avec l’écart soudain de la tête vers la droite, le sang a rejailli sur sa cuisse droite.
L’artiste est allé jusqu’à incruster une plaque de bronze saillante et plus foncée sous l’œil droit, pour rendre un hématome.
Pourquoi a-t-il ce regard interrogatif?
L’explication est dans les oreilles, tuméfiées par des années de coups qui ont rendu sourd cet ancien champion. A sa gauche il faut imaginer les juges qui proclament le vainqueur du combat, mais le boxeur ne peut plus les entendre. A la puissance de la figure s’oppose la déchéance physique et la fin, tragique, de l’âge de la gloire. Il s’agit là d’un des plus grands chefs d’œuvre de l’antiquité, émergé par miracle des fouilles des Thermes de Constantin, au XIXème siècle.
