Je vous suggère aujourd’hui une promenade hors des sentiers battus, surla colline de l’Aventin. C’est la plus isolée des sept collines romaines et là vous ne trouverez ni boutiques, ni foules, ni bruit. Vous y trouverez des allées silencieuses bordées par des villas et des jardins et un parc avec une vue à vous couper le souffle. Il s’appelle le Jardin des Orangers et si vous y allez au moment de la floraison, dans un mois, c’est absolument féerique.
Mais surtout sur l’Aventin vous trouverez Sainte Sabine. Cette église, fondée au milieu du Vème siècle, a gardé plus que toute autre à Rome son aspect, magique et dépouillé, de l’origine du Christianisme. Personne ne sait exactement de quel monument païen viennent les magnifiques colonnes, toutes pareilles, mais en tout cas on voit bien ici que la culture de l’Empire n’est plus l’ennemie de l’Eglise. Au contraire, on s’inspire des mêmes critères de pureté et d’une élégance solennelle. La lumière abondante devait autrefois faire scintiller les mosaïques, aujourd’hui presque entièrement perdues.
Sainte Sabine garde un trésor unique : la plus ancienne porte en bois de Rome. Elle a été sauvée par miracle, parce qu’elle a été emprisonnée dans une tour, au Moyen Age.
Composées de différentes scènes sculptées, ici vous verrez la toute première représentation connue du Christ sur la croix (même si on ne voit pas la croix elle-même, et pour cause…) et un pharaon égyptien qui va bientôt se noyer dans le Mère Rouge. Sa tête devrait vous être familière puis-qu’elle reproduit les traits de Napoléon !
C’est ainsi qu’elle a été retravaillée dans les années 1830. Il faut penser que l’occupation française de Rome n’avait pas laissé que des enthousiastes…
